Description :
Visites libres de la salle capitulaire (XIIIe siècle) et du cloître paysager du prieuré des bénédictins de Saint-Ayoul en cours de restauration.
Description Longue :
C’est au milieu d’une forêt de châtaigniers, à côté d’une chapelle en bois dédiée à saint Médard, que la légende place la découverte, en 996, du corps d’Ayoul, moine de l’abbaye de Fleury. Un certain nombre de découvertes archéologiques permettent d’émettre l’hypothèse d’une occupation mérovingienne bien avant, aux VIIIe et IXe siècles, sur l’éperon rocheux de l’actuelle Ville-Haute comme en Ville-Basse. La découverte des reliques de Saint-Ayoul est à l’origine de la création d’un prieuré par les moines de l’abbaye bénédictine de Montier-la-Celle en 1048. Ils récoltent à cette époque la moitié du produit de la foire dite de Saint-Ayoul et un important pèlerinage se développe autour du culte des reliques du saint. A l’issue de la première phase de construction, à la fin du XIe siècle, l’église atteint l’impressionnante longueur de 60 m. le transept et la tour lanterne sont les vestiges encore présent de cette première phase. Après le grand incendie de 1157, une récolte de fonds permet de reconstruire l’église, consacrée deux ans plus tard. C’est de cette campagne que date le portail royal de la façade. Vandalisé en 1792 et victime d’un effondrement partiel en 1985, il sera restauré au début des années 1990 avec la création d’une œuvre originale de Georges Jeanclos. L’emprise au sol du nouvel édifice varie peu de l’ancien si ce n’est un chœur légèrement agrandi par la création de nouvelles chapelles. Une grande partie du pour tour de l’église est alors utilisée comme cimetière. Au début du XIIIe siècle, la chapelle Sainte- Marguerite voit le jour, accolée à l’église. à la même époque, ont lieu de nouveaux travaux : la nef est reconstruite et la partie méridionale du chevet est remplacée par un nouvel édifice appelé le chœur des bénédictins qui matérialise le différend qui opposera, pendant cinq cent ans, les religieux aux paroissiens. Au début du XVIe siècle, une nouvelle modification a lieu au chevet de l’église : la construction d’une seconde abside, construite dans l’axe de la nef. Vers 1527, le différend entre religieux et paroissiens atteint son paroxysme et les premiers abandonnent aux seconds toute la nef de l’église. Un mur de séparation est construit et l’édifice est ainsi divisé en deux parties distinctes. Des travaux de réfection ont lieu d’un côté comme de l’autre : érection d’un nouveau clocher et construction d’un nouveau cloître en 1533, construction d’un nouveau collatéral au nord de l’église paroissiale qui passe à quatre vaisseaux. Les maisons accolées à l’édifice disparaissent. La construction d’une maison priorale et la réfection de certains bâtiments, de 1753 à 1763, sont les derniers témoins d’une activité architecturale qui ne s’est pas démentie depuis le X Ie siècle. La partie régulière de l’église Saint-Ayoul, correspondant au prieuré fondé au XIe siècle, et le cimetière sont abandonnés à la Révolution. Le prieuré, divisé en lots, est vendu comme bien national au plus offrant et connaît diverses occupations, comme bûcher ou écurie, jusqu’à ce que l’église des religieux fasse l’objet de mesures de classement au titre des Monuments Historiques en 1862, en 1913, puis en 2005 et 2006. Depuis, la Ville de Provins poursuit l’important chantier de restauration de l’ensemble monastique de Saint-Ayoul.